Pourrai-je sans plus attendre voir la Grande Ourse se dévoiler à la fontaine se répétant dans les cieux gris dans l’aube grise dans l’ombre pourpre des orages dans la couleur de l’ozone dans l’étoile des feuilles enfuies en touches de terre de Sienne de tempêtes
J’ignore sans doute le creux de ta main sans son secret cette pointe de flèche sans retour sans la colonne qui nous tire vers notre propre ciel aux contours aux confins à toutes les fins
Je te sais dans l’absence dans la valse lente des instants qui s’étirent se contractent se dissolvent dans l’onde tournoyante du monde
Pourrai-je écouter encore la voix qui me guide dans cette ascension ce vertige de profondeurs sombres et douces où tout souffle courbe le temps et courbe la danse des vœux le velours de la mousse l’usure de la pierre
Cette voix s’éteindra-t-elle s’enroulera-t-elle dans l’absence calfeutrée des pensées des violettes du lierre et sa feuille en pointe de flèche
Ce rétrécissement des fissures où j’ai fui dans le creux dans l’ombre dans le vide est-ce que ce voile flotte est-ce qu’il se déchire est-ce que je vois enfin
La source et l’embouchure la naissance et la poussière la nuit et la lumière
L’arbre défait qui se tient devant moi